Disons-le simplement, le blanc, symbole de pureté mariale, a longtemps été réservée aux cérémonies religieuses, baptêmes et mariages en tête
—enfin à partir du 19e siècle seulement, avant, ou ils avaient des biens et se mariaient en rouge « pour les vêtements d’apparat, le rouge domine », in Le mariage à Toulouse aux XIVe et XVe siècles par Geneviève Laribière* , quitte à unir par contrat deux familles et deux patrimoines, autant que ça se sache, ou ils ne quittaient pas leur tenue de travail, parce qu’ils n’avaient que celle-là, voilà.
Du blanc, été comme hiver
Tout cela, envolé, finito : le blanc se porte désormais en toute occasion. Cela fait même quelques années que les mariées font preuve d’audace et ne se marient plus tout en blanc. Elles osent ça et là des touches de couleur : une basket bleue aux pieds, un foulard rouge… Attention, le monde devient fou-fou ^-^
Au quotidien, on se vêt de blanc, non seulement en été, sur une peau bronzée —je ne sais pas vous, mais jamais, au grand jamais je n’arrive à cette sublime couleur caramel qu’arborent les mannequins, au mieux, je suis striée rouge/marron— mais aussi en hiver, hé oui, et même sous des températures et des petites pluies fines que l’on pourrait qualifier d’hostiles.
Et je rebondis sur la pluie fine qui vous rentre dans le dos, coule sur le manteau et ponctue votre sweat blanc de petits points humides qui vous feront bientôt ressembler à un Dalmatien… Le tout avec une coiffure à la one again, oui, il pleut et une capuche en molleton ne protège pas vraiment de la pluie, ça se saurait !
Note à moi-même : penser à faire un article sur la coiffure chien, celle qui malgré tous les disciplinants du monde vendus à prix d’or chez ton coiffeur préféré, te donne un look de pauvresse mal peignée digne d’une gravure des Misérables, que tu deviens après le dit achat. Bref.
Doit-on vraiment assumer un « total look blanc » ?
J’ose : je pose la question. Peut-on vraiment, doit-on vraiment, assumer ce que les rédactrices de mode appellent un « total look blanc » ?
Je prends des risques, je sais. ^-^ Celui de me mettre à dos absolument tous les créateurs, et les plus pointus, qui ont fait défiler leurs mannequins dans cette non couleur absolue lors des défilés automne/hiver entre-aperçus lors de tunnels de visionnages de stories et autres reels, ces tunnels dans lesquels tu te perds et dont tu te relèves épuisée au bout d’une heure avec l’impression d’être passée dans un autre espace temps, entre contemplation de chats tombant du canapé, de bébés dansant et de pas de danse que tu n’arrives même pas à faire au ralenti, oui, voilà, vous l’avez, j’en suis sûre.
Dans cette liste, je dénonce sans vergogne toute la haute couture française. Vous pouvez aller voir sur Insta : tous s’en donnent à cœur joie pour associer du crème et de l’ivoire avec du blanc et même quelquefois pour les plus disco, de l’irisé (et des paillettes blanches. De ouf !
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Et comme ces grandes maisons pensent à nous, pauvres hères, ils nous ont préparé une collection « casual » à base de sweats blancs ou/et noirs, des petits trucs simples pour tous les jours… Avec des Dalmatiens —justement on en parlait. Non, 3 fois rien ^-^
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Du catwalk à la piste cyclable
Comme j’aime vivre dangereusement et que je n’hésite pas à donner de ma personne, j’ai testé un outfit —trop fière d’avoir casé ce mot improbable— blanc de blanc sur la piste cyclable avec mon sweat chéri à capuche pour femmes .
Alors, pour résumer, j’aurais mieux fait de rester chez moi avec une coupette, car vous vous en doutez, un intrus se cache dans la liste « blanc, vélo, molleton, voiture, pluie, froid, éclaboussures, Paris ».
Ben, oui. Car à mon humble avis —et vous avez le droit de ne pas en tenir compte— l’ambiance « je suis parisienne et je fais la maligne en arrivant à la réunion en présentiel, au bureau / au magasin, auréolée de mon blanc immaculé, après 20 minutes d’effort se transforme inévitablement chez moi et certainement chez les vrais mortels en une arrivée digne de Bécassine débarquant du train avec son panier sous son bras de sa Bretagne natale et effrayant les passants par ses manières rudimentaires.
Ou d’un Petit Gibus : « Si j’avais su, j’aurais pas venu ».
Mais vous avez le droit d’essayer, vous me direz !
- Photo de couverture : Photo by Adrian Swancar on Unsplash
- * Le mariage à Toulouse aux XIVe et XVe siècles par Geneviève Laribière
J’adore la tenue blanche! La jupe et le haut sont superbes