Les tendances passent et se ressemblent. En mode comme en déco où le rugueux succède au velouté, l’arrondi au carré, le vert au rouge et l’épuré au baroque. Des tendances que tout semble opposer mais qui font partie des mêmes stratégies commerciales et qui reviendront l’une après l’autre à la suite d’un petit tour au purgatoire.

© Yuki-CraftCafé

Pour les accessoires itou, on mise sur une mignonnerie de plus qui remplace l’indispensable de l’année d’avant. Pourquoi ? A cause du marketing : un outil qui n’existe que pour susciter constamment notre désir et notre porte-monnaie. Très peu d’entre-nous ont, en effet, les moyens (on ne parle pas de l’intérêt que cela peut avoir, n’est-ce-pas…) de changer de canapé tous les ans. En revanche, les chefs de produits savent que vous craquerez facilement pour un coussin au prix abordable. On ne nous demande pas si nous avons-nous vraiment besoin de changer les coussins de l’année dernière qui sont sûrement encore en très bon état. Mais si vous en avez envie. Car à moins d’être au choix, un adepte de la décroissance volontaire, une personne économe ou un fan des indémodables toiles Vichy ou de Jouy, on vous trouvera bien un petit truc cute à 2 euros sur lequel craquer (en réussissant, en prime, à vous faire croire que vous en aviez besoin). Mais quoi ? A la licorne, il fallait trouver un remplaçant. Et ce fut le… Lama.

Exit les licornes so 2016, bienvenue au lama

Pourquoi ? Oui, pourquoi cette bête figure-t-elle désormais sur les accessoires mode & déco ? Un article du site du bureau de tendances WGSN paru il y a presque deux ans nous éclaire : les lamas auraient d’abord fait leur apparition à la Licensing Expo Japan de mai 2017, où ils étaient représentés avec leurs copains alpagas et moutons sur des peluches rembourrées et des pantoufles en laine. Il est certain qu’avec leur tête pouponne, leurs joues gonflées et leur petit museau, les lamas avaient toutes les qualités pour être la nouvelle merveille cute du moment.

La Licensing Expo est LE salon de la licence. Un endroit où vous trouverez des figurines, des images, des logos ou des motifs proposés par près de 5000 agents et marques (du club de foot à la marque de bière en passant par les maisons d’édition) prêts à figurer sur les produits de votre entreprise. Là, vous pourrez imaginer négocier les droits d’Albator pour les mettre sur un slip –et le monde a besoin d’un slip Albator, n’est-ce pas ?– ou signer un contrat avec le Victoria & Albert Museum (une très belle réussite commerciale pour le musée) pour une série d’abat-jour. Le marché de la licence, c’est 271 milliards de dollars dans le monde, une croissance de 3% l’an dernier sur le marché du jouet, de 4% en déco et de plus de 39.4% sur les dessins (chiffres Licencing Expo). Alors, ce fut la course au lama.

Cela a inspiré, par exemple, un skin (costume de personnage) lama dans le jeu vidéo Fornite d’Epic Games, puis des coussins de ce skin Lama sous licence Fornite chez Micromania cette année. Et des tee-shirts, pinatas et mugs… En déco, Anthropologie et Urban Outfitters ont diffusé le phénomène. Cela fait deux ans, et l’on trouve toujours dans leurs boutiques les mêmes coussins et peluches en forme de lama. Preuve que le public ne s’est pas encore lassé du phénomène et continue à acheter du lama bleu, du lama rose, du lama blanc, du lama à pompons ou à fleurs. Parce que dès que les ventes diminueront, il est certain que l’on passera à autre chose…En attendant, enjoy si vous aimez les mignonneries. Ou abstenez-vous ^-^

 

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