L’ikat est une technique traditionnelle de tissage de fils préalablement teints. Les motifs se dévoilent seulement au cours du processus qui nécessite une mise en œuvre longue et complexe.
Aux origines
L’ikat trouve son origine en Asie, et autour de la zone à cheval entre l’Asie du Sud-Est et l’Océanie, que l’on nomme Austranésie. En Indonésie, en Chine, dès le VIe siècle, puis dans toute l’Asie du sud-est, l’Inde et le Moyen Orient… « Par la suite cette technique s’est développée dans de nombreuses régions puisqu’on la retrouve aujourd’hui dans les textiles traditionnels d’Indonésie, d’Amérique Latine, d’Inde et bien sûr… du Cambodge. Dans toutes ces régions l’ikat est partie intégrante de la culture et de l’histoire locale », peut-on lire sur le site de la boutique en ligne « de mode éthique et responsable » Muudana.
L’ikat (du indonésien ikat, « attacher, nouer ») est un procédé de teinture et de tissage dans lequel le dessin est créé en teignant d’abord le fil de trame, ou le fil de chaîne, de toutes les couleurs qui vont y figurer, à des intervalles très précis, de sorte qu’au moment du tissage les éléments du dessin se créent par la juxtaposition des parties du fil de la couleur appropriée (par exemple, cinq ou six points jaunes de deux millimètres, à un mètre de distance l’un de l’autre sur la longueur du fil, viennent l’un au-dessus de l’autre au moment du tissage pour former l’œil d’un oiseau, et ainsi de suite pour chaque élément du dessin). En teignant le fil, les parties qu’on veut préserver d’une certaine couleur de teinture sont cachées par un fil qu’on noue sur le fil de la trame. On plonge ensuite le fil dans la teinture. On recommence pour les autres teintes. Par extension, le mot désigne également le tissu qui en résulte.
Sources : wikipedia
Des pièces uniques
Les ikats sont des pièces uniques. Un artisan tisserand travaille pendant plusieurs mois sur une pièce de tissu au motif figuratif (des fleurs, des animaux, des figures) ou abstrait et géométrique. Mais la création nécessite l’intervention de plusieurs personnes : recherches de motifs, de coloris, de matières, filage, plusieurs bains de teinture avec nœuds pour réserver les zones pour le motif, mordançage, séchage, tissage… Des dizaines d’opérations sont nécessaires de la récolte du coton à la finition –si les fils employés sont généralement en coton, la soie ou un mélange de soie et de coton est utilisée pour les parures les plus luxueuses.
L’artisan prépare son motif coloré sur les fils de chaîne, warp ikat, ou de trame, weft ikat, qui sont présentés prêts à tisser pour un tissu destiné ou non à un emploi particulier : vêtement, panneau décoratif, cérémonie, etc.
La jeune femme ci-dessous présente les fils de l’ikat avant teinture :
En Indonésie, des bandes d’ikat sont assemblées pour former des écharpes, ou le traditionnel sarong, longue étoffe drapée en jupe et portée par les deux sexes. Des dessins en ikat peuvent également être insérés dans un tissage classique.
Mais quel que soit son motif, sa couleur ou sa matière, l’ikat reste un tissu de fête ou de cérémonie, très luxueux lorsqu’il est conçu à la fois sur les fils de chaîne et de trame, en Double Ikat, une technique utilisée au Japon, en Inde et en Indonésie.
Une technique et un tissu rares, précieux, loin des imitations industrielles imprimées qui en reproduisent jusqu’aux défauts de superposition de fils ou de teinture.