Il y a quelques années, au début de la production et de la diffusion des cups en France, j’ai voulu tester cette nouvelle méthode de protection féminine qui consiste à insérer dans le vagin une coupe (en silicone, latex ou thermoplastique élastomère -TPE) pour recueillir le sang des règles. Avec des règles hémorragiques qui duraient plus de 10 jours et ce malgré, vous vous en doutez, les traitements prescrits par ma gynéco, j’espérais un miracle pour me sortir des serviettes anti-fuites urinaires bordées de serviettes classiques dans lesquelles j’investissais pour ne pas me réveiller dans une marre de sang le matin –j’avais lu sur des forums que certaines femmes se réveillaient toutes les deux heures pour se changer, mais dans mon cas, c’était complètement sans intérêt puisque je pouvais être tranquille pendant 4 heures, et perdre des caillots de sang de la largeur de la paume de main toutes les 10 minutes. Oui, je sais, c’est du lourd !
Je ne vais pas le cacher, ce fut un échec complet.
Impossible à insérer, à déplier, la coupe fuyait, débordait, était douloureuse au retrait. Je passais des quarts d’heure sous la douche à essayer de plier ou de sortir l’engin ensanglanté sans tirer dessus comme une forcenée, en pinçant et en faisant glisser d’une manière susceptible d’être la moins pénible possible. Autant dire que cette petite gymnastique n’aurait évidemment pas été possible si j’avais du travailler en dehors de chez moi. Malgré tout, j’ai insisté pendant plusieurs mois, lu tous les commentaires et les conseils du site et du forum easycup.fr, essayé toutes les méthodes de pliage, percé des trous dans le haut de la coupe pour éviter les fuites, acheté plusieurs modèles, plus grands –et encore plus difficiles à insérer et à retirer, oh, la douleur– mais non. Définitivement, ce système n’était pas fait pour moi. J’ai abandonné la cup et l’envie d’écrire quoi que ce soit à son sujet.
J’ai ensuite découvert les culottes menstruelles américaines de Thinx, en version enveloppante (hiphugger). Et là, waouh! Grand changement. Simple, joli, efficace. Absorbant. En en gardant une de rechange dans mon sac et en me levant au milieu de la nuit pour en changer, ça marchait plutôt pas mal avec, notez, le bénéfice d’être beaucoup plus sexy en culotte noire et douce qu’en legging boursouflé entre les cuisses pour s’endormir aux côtés de son amoureux…
Bon, les bonnes choses ayant une fin, les protections ont été plutôt efficaces avec la prise en continu d’hormones, mais quand ce traitement de cheval n’a plus rien donné face aux polypes, fibromes et autres joyeusetés, les marres de sang sont revenues. Et je vous assure que de se lever d’une terrasse d’un café et découvrir le siège couvert de sang, bien rouge, bien visible (je ne m’attarde pas sur la description des vêtements tachés, hein), ça a de quoi vous déprimer pour la journée –pensées à ma belle-soeur qui vivait le même calvaire…
Bref, pour conclure sur mon cas, j’ai fini par trouver un gynéco qui a accepté mon idée de subir une hystérectomie sans me dire que oui, bon, on peut rien faire, il faut s’habituer, je ne vais pas vous opérer forcément, les fibromes ça revient et autres conneries. Je revis. Exit les règles et par là même, le sujet « protections féminines » dans Plumetis.
Mais.
Le temps a passé, et mon histoire personnelle n’est pas une généralité. Sans avoir de conseils à donner sur ces « nouvelles méthodes », j’avais envie aujourd’hui de faire une sélection de protections écolo bio pour être à l’aise avec ses règles et essayer de sortir du duo tampon/serviette à usage unique, bourré de pesticides* et fort peu écologique.
Les coupes menstruelles
« Le concept de la coupe menstruelle n’est pas si récent que ça. En réalité, la première coupe menstruelle a été inventée en 1937 par Leona Chalmers » peut-on lire sur le site de la marque Lunacopine. Rensignements pris, Miss Chalmers, auteure et actrice, a breveté, en 1937, un système en caoutchouc à insérer dans le vagin. Qui n’a pas eu beaucoup de succès… Surtout avec la pénurie de caoutchouc due à la seconde guerre mondiale. Mauvais timing…
Aujourd’hui, les coupes existent en plusieurs tailles / formes / contenances / épaisseur / couleurs. A choisir en fonction des recommandations des marques par rapport à leurs nomenclatures de flux / tonicité du périnée / grossesses /taille / corpulence…
La stérilisation est nécessaire avant l’emploi de la coupe et après les règles en la mettant 5 mm dans l’eau bouillante. Ensuite, elle est pliée, introduite dans le vagin et tient toute seule en place grâce aux muscles du vagin. Elle doit être vidée plusieurs fois par jour (en fonction de la quantité de sang que vous perdez et au moins toutes les 8 heures) puis rincée à l’eau (emportez une petite gourde si vous n’avez pas de lavabo) ou essuyée avec du papier absorbant avant réintroduction dans le vagin. Vous n’avez pas besoin de la retirer pour aller aux toilettes. La coupe dure au moins 5 ans. Économique si vous trouvez la bonne du premier coup !
Quelques marques : Me Luna (en TPE, fabrication allemande) qui propose une coupe en 4 tailles et 5 modèles ; Lunacopine (en silicone, Finlande) ; Lunéale (une coupe en silicone sans tige fabriquée en France, cocorico) et Mooncup (en silicone, Royaume-Uni).
Les culottes périodiques
Alors, comme les coupes, ce n’est pas franchement une invention, elles étaient déjà au catalogue La Redoute dans les années 70, je dis ça… Mais elles reviennent plus absorbantes et plus douces que jamais. L’américaine Mikki Agraval a relancé le produit avec sa marque Thinx en 2016. Beaucoup ont suivi.
Une culotte menstruelle ou périodique contient une couche très fine qui absorbe l’équivalent de 1 à 3 tampons selon les modèles (jusqu’à 5 pour la Power+ de Fempo –non testée) et se changent au bout de quelques heures selon votre flux. On ne ressent aucune sensation d’humidité, on reste au sec, Cf les pubs pour les couches bébés. On rince sa culotte à l’eau froide avant de les mettre à la machine, programme doux sans adoucissant. Évidemment, cela implique d’en avoir au moins deux pour un coût de +/- 30€ la culotte. Mais quel confort !
Les protections lavables
Ce sont des serviettes hygiéniques en coton ou en chanvre bio, lavables, et réutilisables, donc. Elles se fixent sous le slip par une pression. Il faut les faire tremper dans de l’eau froide avant la première utilisation. Et les rincer de même à l’eau froide après utilisation et avant passage en machine à 60°, pour tuer les bactéries –oui, les bactéries, sur du coton, à 30°, elles rigolent. Mon conseil : lisez les commentaires des utilisatrices avant de passer commande pour savoir si la serviette est adaptée à votre flux.
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La plupart des marques ont lancé des fondations non seulement pour parler règles et protections périodiques de façon naturelle et décomplexée mais aussi pour soutenir les femmes qui n’auraient pas accès à des produits d’hygiène et ça, c’est plutôt chouette !
N’hésitez-pas à partager votre expérience en commentaire ^-^
En savoir +
- Le site easycup.fr
- Comparatif des coupes sur coupemenstruelle.net
- Coupes Lunacopine
- Coupes Lunéale
- Coupes MeLuna
- Coupes Mooncup
- Les culottes menstruelles Thinx
- Les culottes Fempo
- Serviettes lavables ImseVimse
- Boutique en ligne Dans Ma Culotte