Élégantes et dandys romantiques, une exposition gratuite du Musée des Beaux-Arts de Rouen
Jusqu'au 19 mai, la mode s’invite dans les collections de six musées de la métropole de Rouen avec des expositions gratuites pour tous.
L'exposition Elégantes et dandys romantiques qui présente la mode des années 1820-1840 se tient au Musée des Beaux-Arts.
S’appuyant sur les collections des Musées Métropolitains et sur de nombreux prêts, cette exposition est l’occasion de dévoiler au public des objets inédits.
En regard d'une riche iconographie faite de portraits, de miniatures ou encore de gravures de mode, cette manifestation fait la part belle aux costumes, sacs, éventails, bijoux et autres accessoires et met en valeur cette période exubérante de l’histoire de la mode.
Les « fashionables » de la Restauration et de la Monarchie de Juillet sont les ancêtres de nos fashion victims. Comme elles, ils sont prêts à s’arracher les derniers tissus à la mode vendus dans les «magasins de nouveautés», les premières «confections» (annonçant déjà le prêt-à-porter) ou les créations des meilleures couturières parisiennes.
Ils succèdent aux figures de mode des Incroyables et Merveilleuses du Directoire et mettent fin aux robes à taille haute d’inspiration antique et aux redingotes croisées des partisans du Premier Empire.
- La première Restauration est comprise entre la entre la première abdication de Napoléon Bonaparte le et son retour en mars 1815.
- La seconde Restauration débute à la chute du Premier Empire en 1815 et se termine avec la Révolution de Juillet de 1830, les Trois Glorieuses. Les frères cadets de Louis XVI règnent sous les noms de Louis XVII et Charles X.
- La Monarchie de Juillet a lieu entre 1830 et 1848, sous le règne de Louis-Philippe Ier, issue de la branche cadette des Bourbons, les Orléans.
À la Restauration, la taille redescend, le corset réapparaît, la jupe raccourcit et s’étale, les manches s’élargissent, et pour les hommes, le pantalon remplace la culotte.
Le dandy, l’élégant, le gandin déambulent à Paris sur le boulevard des Italiens en suivant les tendances lancées par le « Beau Brummel », le célèbre dandy anglais. La mode d’outre-Manche est largement suivie, de nombreux aristocrates s’étant réfugiés en Angleterre pendant la Révolution. Eugène Ronteix, dans son Manuel du fashionable, ou Guide de l’élégant, indique en 1829, qu’«il n’est pas aussi facile qu’on se l’imagine, d’être un homme comme il faut […] Le fashionable, ne suit la mode qu’en innovant, et en y ajoutant toujours quelque chose de son invention, ou de celle de son tailleur, peu importe». Et de rappeler que «la mode est la reine du monde ; elle commande même à l’opinion, surtout dans ce siècle.»
Pour les femmes, l’époque est aux manches gigot ou en béret, aux coiffures à la girafe, aux éventails à la cathédrale. La mode, dans la première moitié du 19e siècle, a des dénominations et des formes extravagantes. Les épaules semblent tomber mais en fait, les emmanchures se déplacent, au fur et à mesure, à l’avant-bras, ce qui entrave le mouvement (voir illustration ci-dessus). «C’est comme si on voulait excuser le fait que les bras de la femme sont fixés au corps à l’endroit des épaules» indique Henny Harald Hansen dans son Histoire du costume (1956). Cette silhouette au buste enflé et à la taille de guêpe est celle des héroïnes de Balzac et des dandys de la bataille d’Hernani.
«C’est avec Louis-Philippe que la mode féminine, redevenant sage malgré le Romantisme, abonne les excès de capotes, de gigots et de ballons», précise Maurice Fabre dans son Histoire de la mode. Même si des fantaisies subsistent pour les manches, gonflées puis aplaties ou encore accompagnées de pèlerines. Et pour des variations autour du corsage ou du mantelet.
La silhouette changera radicalement, vers 1845, avec l’invention de la crinoline.
En savoir +
- Le site du Musée des Beaux-Arts de Rouen
- Histoire de la mode sur le site La Mesure