Si la certification bio encadre le mode de production, les organismes certificateurs agréés par les pouvoirs publics ne veillent en rien au respect du rythme des saisons, de la nature, de la terre et des hommes en n’engageant ni les consommateurs, ni les producteurs dans une démarche pleinement éco-responsable et raisonnée.
On peut s’interroger avec le Mouvement Colibris » plus qu’une agriculture biologique normative, peut-être peut-on souhaiter la généralisation d’une agroécologie, pratique éthique qui refuse le gaspillage des ressources végétales et animales et l’exploitation des paysans du tiers-monde, et qui prône l’équilibre, local et global, dans le respect de l’Humain et de la Nature. » (4)
Quel intérêt peut-on trouver à manger des tomates certifiées bio cultivées en Afrique du Nord au mois de janvier ?
Je pense sincèrement que nous avons une responsabilité en tant que consommateurs non seulement dans le mode de production agricole des produits que nous consommons mais aussi dans le choix des aliments consommés et dans les relations que nous créons avec les producteurs.
Bio ou non ?
1. La production agricole certifiée bio
Les aliments bio sont produits à partir d’ingrédients cultivés sans produits chimiques de synthèse et sans OGM (organismes génétiquement modifiés). Ils ne contiennent ni exhausteurs de goût, ni colorants, ni arômes chimiques de synthèse. L’utilisation d’additifs est très fortement limitée.
Le mode d’élevage biologique est fondé sur le respect du bien-être animal. Les animaux disposent obligatoirement d’un accès au plein air et d’espace. Ils sont nourris avec des aliments bio principalement issus de la ferme et sont soignés en priorité avec des médecines douces. (1)
Plusieurs critiques sont émises vis à vis du respect de la seule certification bio :
- Le label bio n’impose pas de cultiver des produits de saison.
- Le label bio n’impose pas de cultiver des produits locaux
- Le label bio n’empêche pas les cultures intensives (mono-culture ou culture d’exportation)
- Le label bio ne gère ni la distribution du produit, ni son conditionnement
2. Les produits de saison
Une consommation équilibrée et variée garantit un apport optimal de nos besoins nutritionnels. Fruits et légumes mais également produits frais, fromages, poissons sont cultivés, produits ou péchés et consommables à des périodes déterminées et invariables de l’année. En théorie, on devrait s’adapter au cycle des saisons ce qui, de fait, nous garantirait une alimentation variée.
Or la mondialisation du commerce, l’internationalisation des entreprises agro-alimentaires et le faible coût des transport internationaux nous garantit constamment les mêmes fruits et légumes. Et voilà comment l’on se retrouve à manger des tomates — sans saveur — de janvier à décembre…
Pourquoi les poissons ont une saison ? Les poissons ont une saison en fonction des naissances et des reproductions, ou des cycles de pêche. Manger selon les rythmes de saison, c’est aussi respecter la biodiversité des espèces et préserver la nature. Cela permet aussi de manger équilibré et varié tout au long de l’année. (2)
Vous trouverez au mois de mai et selon les régions des cerises, fraises, rhubarbe, artichauts, asperges, concombres, petits pois, radis, primeurs, pommes de terre nouvelles…
3. Les produits à bannir d’une alimentation responsable
Tous les ersatz de nourriture assemblés à partir de minerai de viande –masse agglomérée de muscles et de chutes de viande produites exclusivement lors de la découpe, y compris les tissus graisseux y attenant, provenant de viandes fraîches découpées et désossées, réfrigérées, congelées ou surgelées (source wikipédia)— ou de poisson ainsi que la viande d’élevages nourris à la farine animale seraient à bannir d’une alimentation raisonnée :
- Knacki industrielle
- Surimi
- Boulettes de volaille – nuggets de poulets
- Préparations industrielles à base de viande –êtes-vous sûrs de manger de la viande ?
- Truites et saumons d’élevage nourris à la farine animale
- Les produits contenants de l’huile de palme
- Les produits contenant des colorants
La lecture des étiquettes / provenance est vivement recommandée : cela évite l’achat de pain composé de blé, d’eau, de sucre, d’huile de palme, d’additifs, de colorants et de margarine de synthèse –vécu.
Une veille sanitaire est souvent indispensable pour se tenir informé des différentes enquêtes comme par exemple, l’analyse de la composition de 15 boîtes de thon par l’association 60 millions de consommateurs… Instructif ! « Arsenic, arêtes, fragments d’organes… 60 Millions a analysé la composition de 15 boîtes de thon. Les résultats sont parfois surprenants. » (3)
A savoir
- Il existe deux logos : le logo français AB et le logo européen vert. Les critères des deux logos sont identiques.
Recette bio accessible de Véronique Bourfe-Rivière
Soupe de lentilles à la badianeIngrédients
- 200 g de lentilles brunes 2 cs d’huile d’olive
- 2 carottes
- 2 litres d’eau
- 2 oignons 80gdelard
- 1 bouquet garni
- 1 étoile de badiane, Sel, poivre
Émincer finement les carottes, les oignons et le lard puis les faire dorer dans une cocotte avec de l’huile d’olive.
Pendant ce temps mettre les lentillons à cuire dans une casserole d’eau froide non salée. À ébullition, les égoutter.
Dans la sauteuse, ajouter les lentillons, un grand volume d’eau bouillante (chauffée à la bouilloire électrique, très rapide !), le sel, le poivre, le bouquet garni, la badiane. Cuire durant 40 minutes.
Goûter, rectifier l’assaisonnement. Retirer le bouquet garni et l’anis étoilé avant de servir.
Une recette de moins d’1€ /pers. A retrouver sur le site de l‘Agence BIO. Hé non, le mois de mai n’est toujours pas le mois de la tomate sous nos latitudes ^-^