Lundi dernier, Laurent Grasso, artiste français lauréat du Prix Marcel Duchamp 2008, inaugurait SolarWind, une œuvre monumentale et pérenne relayant la météo de l’espace par le biais de projections lumineuses sur les parois des silos Calcia, dans le 13e arrondissement de Paris.
Au moment de l’allumage des silos, l’émotion était intense puis l’on vit apparaître les premières lueurs célestes en bleu, rose, vert puis en un océan de couleurs évoquant des aurores boréales et créant une cartographie poétique des phénomènes climatiques de l’espace.
L’oeuvre haute de 40 mètres sur deux fois 20 mètres de diamètre consiste en une modélisation lumineuse des tempêtes solaires. Elle a été conçue en collaboration avec les ingénieurs spécialisés en optique de Magnalucis pour obtenir une lumière extrêmement fine et puissant, capable de restituer les 16 millions de couleurs différentes voulues par Laurent Grasso.
Pour avoir un effet lumineux, cela a été assez complexe. Il n’existait pas sur le marché d’appareils pour faire ce que je voulais faire, non pas pour faire de la programmation mais en terme d’intensité lumineuse, de la variabilité, de la gamme des couleurs dont j’avais envie de disposer. […] Les ingénieurs optiques de Magnalucis ont développé les boîtes lumineuses que l’on peut voir autour des silos. A ce moment-là, on a commencé à pouvoir avoir les instruments lumineux avec lesquels je pouvais commencer à imaginer jouer une partition.
- Laurent Grasso
Grâce à la technologie des LED, l’oeuvre est visible depuis le périphérique par plus d’un million d’automobilistes par jour et au-delà depuis tous les bâtiments de grande hauteur du sud-est de la capitale.
SolarWind évoque les orages magnétiques qui ont provoqué le blackout en 1989 au Canada où tous les appareils électriques étaient tombés en panne. L’œuvre joue sur nos peurs contemporaines en créant une tension autour de l’inconnu lié aux vents solaires et de leurs possibles effets sur la Terre.
- Laurent Grasso
La puissance des éruptions solaires nous met face à notre absence de maîtrise. C’est un sujet à la fois poétique et philosophique qui génère un imaginaire infini.
- Laurent Grasso
Il s’agit de la première œuvre pérenne dans l’espace public de Laurent Grasso, un an après sa dernière exposition personnelle à Paris à la Galerie Perrotin.
- Photos ©Plumetis