La première exposition en France consacrée à la styliste Vivienne Westwood a ouvert ses portes le 10 septembre au Musée des Tissus. Deux cents pièces textiles, costumes, accessoires, chaussures, de la collection Lee Price, collectionneur anglais installé à Lyon et ex-collaborateur de la créatrice anglaise, y sont présentées à côté d’objets d’art, tableaux et dessins des collections du Musée qui illustrent l’intérêt de Vivienne Westwood pour les XVIIIe et XIXe siècles.

 

Corset BoucherCollection Lee Price © Lyon, musée des Tissus — Sylvain Pretto

 

Art, Mode et Subversion. L’exposition

L’exposition suit un parcours chronologique et thématique, de la période punk jusqu’aux combats écologistes actuels. En 1971, Vivienne Westwood, née Vivienne Isabel Swire, ouvre une boutique avec son compagnon Malcolm McLaren dans laquelle elle commence à exposer et à vendre ses créations. Elle habilles les groupes les New York Dolls ou les Sex Pistols, dont Malcolm McLaren était le manager. Elle présente sa première collection, Pirate, en mars 1981, à Londres. Elle défile à Paris l’année suivante. Ce sera une succès. Son regard décalé sur l’aristocratie et les traditions britanniques, son intérêt pour les costumes d’époque, la peinture et les arts décoratifs français du XVIIIe siècle seront sa signature artistique.

 

Pirate. Collection Lee Price© Lyon, musée des Tissus — Pierre Verrier

 

Au-delà de cette image « rock-baroque » d »enfant terrible de la mode », Vivienne Westwood, toujours punk, toujours libre, compose, depuis la fin des années 90, ses défilés comme des outils de résistance, de lutte et des propagande pour les droits de l’Homme –pour la libération notamment de Julian Assange–  et l’écologie, selon son manifeste Active Resistance to Propaganda, avec la complicité de son mari et collaborateur, Andreas Kronthaler.

 

 

L’entreprise Westwood

Vivienne Westwood est aujourd’hui à la tête d’un empire de mode indépendant et revendique un modèle économique différent de ses concurrents au slogan assumé : Buy less, choose well.

Pour assurer la pérennité de l’entreprise, le financier italien Carlo d’Amario instaure, dans les années 80, un modèle économique fiable qui fonctionne toujours. La production est en partie délocalisée en Italie. Vivienne Westwood accepte de créer des franchises, des licences, des produits en collaboration avec des marques grand public.

Se méfiant de la publicité classique, Vivienne Westwood se repose depuis toujours sur la popularité de ses prises de position et sur l’adhésion des stars à son univers –des Sex Pistols à Sarah Jessica Parker dans Sex and the City– pour assurer la promotion de ses produits.

 

Armure, Collection Lee Price © Lyon, musée des Tissus — Pierre Verrier

 

Vivienne Westwood en quelques dates

  • 1941 : naissance de Vivienne Isabel Swire dans le Derbyshire.
  • 1976 : avec Malcolm McLaren, habille le mouvement punk depuis leur boutique, Seditionaries, située sur King’s Road, à Londres.
  • 1981 : premier défilé avec la collection Pirate.
  • 1990 : la collection Portrait présente des corsets imprimés d’après un tableau de Boucher et des motifs de marqueterie Boulle.
  • 1995 : plusieurs modèles de la collection Vive la Cocotte sont basés sur la coupe du pourpoint de Charles de Blois, conservé au musée des Tissus à Lyon.
  • 2004 : rétrospective au Victoria & Albert Museum, Londres.
  • 2007 : publie son manifeste Active Resistance to Propaganda.

 

Vivienne Westwood, Harris Tweed (tissu). Veste.Collection London, automne-hiver 2012-2013.Collection Lee Price © Lyon, musée des Tissus — Pierre Verrier

 

Naomi Campbell, défilé Anglomania, automne-hiver 1993-1994
Paris, mars 1993 © Guy Marineau
Défilé London, automne-hiver 2012-2013 Paris, mars 2012 © Guy Marineau

 

Fashion Activist – Collection Lee Price © Lyon, musée des Tissus — Sylvain Pretto

 





En savoir +

  • Vivienne Westwood. Art, mode et subversion. La collection Lee Price au Musée des Tissus.
    Sur réservation.
  • Musée des Tissus / Textile Arts Museum
    Hôtel de Villeroy – 34, rue de la Charité – 69002 Lyon
  • 10 septembre 2020 – 17 janvier 2021
  • la scénographie privilégie le réemploi des matériaux utilisés pour les expositions précédentes et s’engage à ce que le matériel scénographique soit recyclé à l’issue de l’exposition par des acteurs locaux de l’économie sociale et solidaire. Cette démarche forte du musée des Tissus fait non seulement écho aux convictions de Vivienne Westwood, mais s’inscrit également dans la démarche de responsabilité sociale et économique qui caractérise son projet de renaissance.
  • La scénographie s’est adaptée aux dernières prescriptions sanitaires.

 

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2 Commentaires
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Poena
4 années il y a

Je te suis depuis longtemps, j’adore tes trouvailles sur le net et là, tu me fais plaisir! Merci pour cette info. Je pense que je vais y aller, l’endroit à l’air magique. Merci.