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Tombée de Métier – Edition #1
19 octobre 2016 - 11 h 00 min / 8 janvier 2017 - 18 h 00 min
8€Tapisserie : « À l’Égyptienne », 2016 (diptyque), Jacques Vieille. Manufacture des Gobelins, 3,15 x 2,02 m, 27 kg de laine, 32 couleurs, 1698 jours de tissage
Dix huit tapis, tapisseries et dentelles d’artistes contemporains réalisés par les lissiers et dentelliers des manufactures nationales de Beauvais, de la Savonnerie à Lodève, des Gobelins, du Puy et d’Alençon sont exposés lors cette première édition de Tombée de métier à la Galerie des Gobelins.
Exposition « Tombée de métier » | La bande-annonce par mobiliernational
La tombée de métier
La tombée de métier est l’instant où l’on coupe les fils de chaîne d’un tapis ou d’une tapisserie, ce moment fort où les lissiers (ou liciers) qui ont tissé l’œuvre et l’artiste à l’origine du dessin préparatoire (ou carton) découvre le travail réalisé qui a été roulé sur lui-même pendant les nombreuses heures de confection. C’est un moment d’émotion intense.
Artistes et artisans
Il n’y a que de mauvaises tapisseries sans artistes et il n’y a pas de belles tapisseries sans lissier de talent, rappelle Marie-Hélène Bersani-Dali, directrice du département de la production du Mobilier national.
Dix huit oeuvres commandées par le Mobilier national à 18 artistes venant d’horizons très divers sont présentées. Les techniques sont artisanales et représentatives et de la diversité des savoir-faire textiles des artisans employés par les manufactures d’État : tapis au point noué de la manufacture de la Savonnerie, tapisseries de haute lisse de la manufacture des Gobelins, tapisseries de basse lisse de la manufacture de Beauvais, dentelle à l’aiguille de l’atelier d’Alençon, dentelle aux fuseaux de l’atelier du Puy.
Des productions sur mesure
Différents corps de métier interviennent dans le processus de production : l‘artiste propose une oeuvre à la commande publique ; la direction artistique organise l’agrandissement photo du carton à l’échelle de la réalisation ; le lissier prépare son écriture technique et la définition des zones colorées à tisser ; l’atelier de teinture propose les nuances et vibrations destinées à enrichir l’œuvre ; les chefs d’atelier des manufactures répartissent le travail entre les lissiers.
Le rôle de la teinture
En 1447, Jehan Gobelin, originaire de Reims, établit sur les bords de la Bièvre un atelier de teinture qui connut un grand succès. En 1665, cet atelier prit le nom de « teinturier de la maison des Gobelins » sous la direction de Josse Van Kerkove, teinturier hollandais. Au XIX e siècle, il fut dirigé pendant de longues années par le grand chimiste Chevreul (1786 -1889), inventeur du célèbre cercle chromatique, qui élabora une véritable grammaire de la couleur.
Chaque année, à partir des matériaux naturels utilisés par les manufactures – pure laine vierge, coton, soie et lin – les teinturiers enrichissent de cinq cents tons supplémentaires le nuancier informatisé, le NIMES, qui répertorie plus de 20 000 coloris sur laine, identifiés au moyen d’un colorimètre géré par un logiciel scientifique et mis au point par les manufactures. Ce nuancier est utilisé par les lissiers lors de la phase de choix des coloris qui précède le tissage.
Mobilier national | Atelier de teinture… par mobiliernational
Le processus de production
Dans les manufactures le temps est comme suspendu, précise Marie-Hélène Bersani-Dali.
Les techniques non binaires comme la dentelle à l’aiguille et le travail non linéaire du lissier par groupe de couleurs ne peuvent se mécaniser et n’ont donc pas, heureusement, de concurrents.
Il est important pour les manufactures de rendre compte de leur vitalité et de leur inventivité afin que soit reconnu et se perpétue ces savoir-faire textiles.
Découvrir des arts textiles aussi vivants est un vrai bonheur. Une exposition à ne pas manquer !