L’esprit du Bauhaus

L’exposition actuelle du Musée des Arts Décoratifs ne se contente pas d’exposer le travail des élèves et des professeurs des Écoles allemandes des beaux-arts et des arts décoratifs de Weimar réunies sous le nouveau nom de Bauhaus par son directeur, Walter Gropius.

Plus qu’une école, le Bauhaus est le sujet fondamental de la modernité au 20e siècle, comme le souligne Olivier Gabet, directeur des musées des Arts Décoratifs et commissaire de l’exposition.

La scénographie et les ensembles présentés soulignent la continuité et la modernité de l’école installée à Weimar, à Dessau puis à Berlin entre le mouvement artistique art & crafts qui précède son histoire à la fin du 19e siècle et le travail protéiforme  des artistes contemporains.

 Architectes, sculpteurs, peintres, tous nous devons retourner à l’artisanat

• Walter Gropius

Un esprit, un enthousiasme, un souffle, dans une période de transition entre deux guerres, avant l’avénement du fascisme, de 1919 à 1933, émanent des travaux, des expérimentations, des tâtonnements des élèves et professeurs, souvent logés dans le même bâtiment et partageant loisirs et projets communs dans un nouveau type de pédagogie.

Tous, peintres, architectes, artisans, ingénieurs, acteurs, musiciens, photographes, designers travaillent ensemble à une nouvelle conception de la vie quotidienne : rendre vie à l’habitat par la synthèse des arts plastiques, de l’artisanat et de l’industrie. La maison témoin de 1923, Haus am Horn, dont certains éléments de mobilier sont présentés ici reflète ce travail collectif.

Le but ultime de toute activité plastique est l’édifice

• Walter Gropius

Les professeurs se nomment Walter Gropius, Paul Klee pour la théorie artistique, Wassily Kandinsky pour la peinture murale, Oskar Schlemmer pour le théâtre, Marcel Breuer pour le mobilier, Theodor Bogler pour la céramique, Gunta Stölzl pour le tissage, b pour le métal, Herbert Bayer pour le graphisme ou encore Walter Peterhans pour la photographie. Tandis que Johannes Itten, László Moholy Nagy et Josef Albers se succèdent à la pédagogie du cours préliminaire. L’exposition présente leurs ateliers, leurs sources de création visuelles et formelles comme les travaux de leurs élèves.

Neuf cents œuvres, objets, mobilier, textiles, dessins, maquettes, peintures, replacés dans le contexte de l’école témoignent de l’extrême richesse des champs d’expérimentation. Le Bauhaus demeure essentiel grâce au décloisonnement disciplinaire qu’il a opéré et à la porosité qu’il a insufflée entre les différentes catégories d’objets.

L’école fait mouvement : la dernière partie de l’exposition présente, comme une suite possible,  le travail artistique d’une cinquantaine de créateurs contemporains au croisement de plusieurs disciplines.

• Commissariat de l’exposition : Olivier Gabet, directeur des musées des Arts Décoratifs et Anne Monier, conservatrice du département des jouets