Georges est un magazine différent. Un drôle de magazine. Un tout petit magazine qui a beaucoup grandi ces trois dernières années. Edité par Anne-Bénédicte Schwebel, ce magazine papier propose aux enfants illustrations intelligentes et graphiques de qualité. Rencontre.
Anne Bénédicte Schwebel est une femme passionnée. Une de ces femmes qui n’a pas eu peur de cumuler activement vie de famille et création d’entreprise pour associer projet personnel et professionnel dans le domaine passionnant de la presse et de l’édition.
A Lyon, en 2000, cette ancienne journaliste, spécialisée en presse enfantine, a le projet d’éditer un magazine gratuit d’informations locales à destination des familles. Pendant deux ans, elle mène ce projet seule, avant de pouvoir constituer une équipe et de souffler, enfin, un peu. Le magazine Grains de Sel est aujourd’hui distribué dans 850 lieux.
La création d’une revue trimestrielle pour enfants s’inscrit dans la continuité du travail d’Anne Bénédicte. L’éditrice a envie de proposer aux enfants quelque chose de différent, dans le « respect de leur sensibilité », souligne-t-elle. Il existait déjà beaucoup de choses dans le domaine des livres pour enfants mais peu dans celui des revues.
Georges est créé.
Il est le fruit de l’intérêt d’Anne Bénédicte pour les arts graphiques, de son envie de promouvoir un travail collectif et des collaborations avec les illustrateurs qui travaillaient déjà pour Grains de sel. La présentation des numéros sous forme de picto est un exemple du parti-pris graphique fort de la ligne éditoriale.
Georges est pensé pour les enfants de 8 à 11 ans mais plaît également à des enfants plus petits ou à des ados, sans connotation de genre.
La volonté est affichée de stimuler curiosité et imagination par des illustrations contemporaines, des rubriques ludiques et une impression offset de qualité. L’attention se porte particulièrement sur le choix du papier, recyclé et agréable au toucher.
Les illustrations proposées ne sont jamais formatées pour les enfants. Une exigence qu’ils ressentent comme un signe d’intelligence. Et il ne faut pas céder aux idées toutes faites. » C’est top ce magazine », s’exclame ainsi un ado de 11 ans très à l’aise dans ses baskets.
Par ailleurs, Georges n’est jamais envahi d’images formatées : le modèle économique choisi est un modèle sans publicité. Un choix qui répond à la volonté de s’affranchir des logiques commerciales, mais qui a ses contreparties. Un prix de 8,90 €, accessible certes mais supérieur aux titre de la presse enfantine. Le tirage a, grâce aux efforts fournis et au travail sur le terrain, régulièrement crû. Car son augmentation est la clef du succès. Un travail de fourmi, qui nécessite temps et investissement.
Dans un contexte où les kiosques disparaissent, où le travail de prescription des libraires est malmené, il est important pour l’équipe de répondre à l’attente des partenaires et distributeurs et de présenter un univers propre à Georges. Anne Bénédicte a développé une ligne de produits graphiques. Affiches, paper toys, cartes sont les supports appropriés pour promouvoir le travail des illustrateurs maison. L’édition de livres jeunesse est aussi un projet qui réjouit Anne Bénédicte.
Mais l’éditrice sait qu’il faut rester prudente et ne pas être gourmande en temps pour ne pas déroger à ses principes et continuer à susciter intérêt et curiosité.
En savoir +
Le numéro en cours est le numéro Sardine, à retrouver en ligne, en librairies et boutiques.
Une exposition est actuellement en cours dans le cadre d’Une Saison Graphique au Havre.
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