Claire Rabeko et Olivia Tayar sont deux professionnelles inséparables et complémentaires. Toutes deux sont Educatrices de Jeunes Enfants (E.J.E.). Toutes deux sont diplômées en pédagogie Montessori. Elles ouvrent le 5 janvier 2015 GRAINE A GRANDIR, une école Montessori pour les enfants de 2 à 6 ans dans le 20e arrondissement de Paris.
Portraits
Comment vous êtes-vous rencontrées ?
— Claire :
Nous nous sommes connues dans une structure Montessori où nous avons travaillé pendant respectivement 13 et 10 ans. Notre rencontre est un véritable coup de foudre professionnel. Nous nous sommes reconnues dans nos pratiques pédagogiques et dans nos envies. Au départ, nous ne travaillions pas dans la même classe. Puis nous avons travaillé en binôme pendant 6 ans. Les relations ont été tout de suite été fluides, le dialogue possible.
—Olivia :
Nous sommes complémentaires dans nos qualités et nos points faibles. J’apprends avec Claire à être plus rigoureuse et je vais lui apporter mon aisance et ma créativité. Claire a souvent des idées que je vais mettre en pratique.
Quelles sont vos formations ?
— Claire :
Diplômée en sciences de l’éducation, j’ai travaillé comme institutrice suppléante pendant 3 ans dans des écoles privées. Puis j’ai été Educatrice Montessori avant d’être diplômée E.J.E. en 2010.
—Olivia :
Après des études en histoire de l’art, j’ai été intermittente du spectacle pendant 5 ans. J’étais arrivée au bout de cette expérience professionnelle. J’ai repris mes études tout d’abord à l’Institut Supérieur Maria Montessori avant de suivre une formation d’Educatrice de Jeunes Enfants dont j’ai été diplômée également en 2010.
Les deux cursus sont complémentaires : le diplôme Montessori est riche d’un point de vue pédagogique. La formation d’E.J.E. apporte une formation indispensable en ce qui concerne le développement de l’enfant.
Comment se décide t-on à monter un projet aussi important qu’une école ?
— Claire :
Graine à grandir était en nous dès le début de notre rencontre. Nous savions que nous allions le faire. Mais nous n’imaginions pas que cela irait si vite. En fait, on attendait que nos enfants soient un peu plus grands [Claire a deux filles de 9 et 6 ans, Olivia un garçon de 8 ans ndlr] mais ça c’est passé comme ça. Nous avons profité d’une opportunité de départ en 2013 pour nous lancer dans le projet. Nous avons également été complémentaires dans la mise en place du projet.
L’écriture du projet éducatif s’est fait vite. On l’a mis en place en 2 mois. L’accent a été mis bien évidement sur l’application de la Pédagogie Montessori mais aussi sur la créativité du jeune enfant et de son besoin de s’épanouir et de s’inscrire dans son environnement. Après…
Comment votre parcours de création d’entreprise a t-il commencé ?
— Claire :
On a commencé par des prémices d’études de marché.
— Olivia :
Nous avons rencontré des écoles Montessori pour savoir comment elles s’étaient organisées. A chaque fois, nous avons été super bien accueillies, notamment chez Turbul à Montreuil (93), une école dirigée par 2 femmes à laquelle nous pouvions nous identifier.
— Claire :
On nous a prévenues : « Il va y avoir des hauts et des bas » mais aussi soutenues :« Si vous avez besoin d’aide, on sera toujours là. ». Très utile, surtout dans les rapports avec l’administration !
Nous avons acheté des études INSEE pour le périmètre dans lequel nous voulions nous installer : les communes de Noisy-le-Sec, Romainville, Bagnolet, Les lilas, le 20e arrondissement de Paris. Nous avons rencontré les élus. Le contact a souvent été chouette mais les communes ne disposaient pas de locaux, sauf aux Lilas où cela aurait possible mais ça ne correspondait pas à nos besoins.
On a alors cherché des locaux commerciaux privés à louer. On a lancé des alertes email sur les sites immobiliers et prospecté les agences. Fin mai 2014, on a trouvé un local, un ancien cabinet médical de 140m2. On est allées le visiter tout de suite : le lendemain le dossier était sur le bureau de l’agence.
De quel financement disposiez-vous ?
— Claire :
Nous avions chacune un apport personnel. Un banquier a cru en notre projet. Nous avons eu un prêt d’honneur de 30 000€ de Paris Initiative Entreprise et un prêt NACRE à taux O.
Pour les dossiers de financement, on a été soutenues par le CCI de Seine-saint-Denis en partenariat avec la ville de Noisy -le-Sec où j’habite. Mme le Danois du CCI a tout cadré : les éléments financiers, le prévisionnel, le business plan, les baux commerciaux, les devis d’assureurs, d’expert-comptable. Ca fait du bien, on se sent moins seules !
— Olivia
Si un jour on m’avait dit que je serais créatrice d’entreprise !
— Claire :
Nous avons monté une société en SAS. On s’était renseignées sur les SCOP mais c’était difficile car il aurait fallu être salariées. On s’est dit qu’on pouvait travailler dans un esprit coopératif sans en avoir forcément le statut.
Et vous n’avez jamais douté ?
— Olivia
On s’était mis des dead lines, des garde-fous. Par exemple, si fin décembre 2013, on n’avait pas les partenariats CAF/PMI, on passait en école hors contrat [ce qui est le cas, ndlr]. Si on avait pas de local au bout de X mois, on arrêtait ; si on avait pas les prêts d’honneur…, etc. On faisait tout notre possible, mais si ça n’avait pas marché, c’était indépendant de notre volonté. Du coup, on n’a jamais fêté ça, il y a fait toujours une autre étape derrière… En fait, c’est Mario Land ce parcours ! [Rires].
Qu’avez-vous fait ensuite ?
— Claire :
La principale étape était le local. Une fois le bail signé, il fallait aménager 2 espaces : un pour les 2/3 ans et un autre plus grand pour les 3/6 ans. Le réseau CCI a encore fonctionné : nous y avons trouvé notre entrepreneur qui avait déjà aménagé des crèches. Il y avait pas mal de travaux : le cabinet médical était aux normes pour recevoir du public mais il fallait que l’on construise des toilettes handicapées, que l’on casse des cloisons pour aménager des espaces spacieux, clairs.
— Olivia:
L’ouverture étant prévue le 5 janvier 2014, on a commencé début octobre à déposer des flyers dans le quartier. Une amie graphiste a fait le logo. On a mis en place une page Facebook puis un site. 6 enfants sont déjà inscrits. On a de la chance, les parents nous suivent sur plan !
Des conseils à donner pour monter une structure d’accueil de jeunes enfants ?
— Olivia
Acheter des Kleenex et s’armer de passion ! Mettre des sous de côté. Et ne pas monter une telle structure pour gagner de l’argent.
— Claire
Etre dans le domaine. Et être à deux. Si j’avais été toute seule, je ne sais pas si je serais allée jusqu’au bout. Il faut de la complémentarité. C’est quelque chose qu’on ressent mais qu’on ne décide pas.
— Olivia
Il faut s’entourer. C’est important d’avoir un entourage qui comprend ce que l’on fait. Comprendre que c’est un travail qui prend du temps : on construit notre projet pierre par pierre.
Un monsieur nous avait dit : « pour monter une structure il faut 2 choses : la pédagogie et le montage du projet. Vous avez l’aspect pédagogique. J’ai l’aspect commercial. Mais ce que j’ai, ça s’achète ; ce que vous vous avez, ça ne s’achète pas. »
En savoir +
- Graine à grandir, Ecole Montessori
13 Rue des Rondonneaux, Paris 20e
06 60 87 04 79 – 06 64 18 38 62 - Ouverture le 5 janvier 2015 — Des places sont encore disponibles !
- Le site
- La fiche sur le site du Printemps de l’éducation
- La page Facebook
Bonjour,
je vous souhaite beaucoup de succès dans la suite de votre projet . Je suis actuellement dans une phase de préparation de mon projet. je souhaiterais seulement avoir des tuyaux au niveau de votre classe que je trouve très beau et bien confortable pour les enfants. Je vous serai reconnaissante pour cette info.
Cordialement,
Hassna
Bonjour Hassna,
Le mieux serait de prendre contact directement avec les fondatrices de Graine à grandir. Cordialement,